Les situations authentiques en évaluation
(Source: Opieva)
L’authenticité des tâches fait référence à des problématiques qui existent dans la vie quotidienne des apprenants et qui n’ont pas été construites artificiellement à des fins didactiques ou pédagogiques. Une évaluation des apprentissages peut être qualifiée d’authentique, lorsqu’elle présente à l’apprenant des tâches qui, à la fois, expriment des situations réalistes, signifiantes et motivantes et qui contribuent à améliorer sa compréhension ou à lui permettre de résoudre, par la démonstration de savoirs, savoir-faire et savoir-être, des problèmes qu’il pourrait être amené à rencontrer dans un contexte professionnel futur. Dans une situation authentique, les tâches d’évaluation permettent ainsi à l’enseignant de mesurer des performances complexes lesquelles requièrent, de la part de l’apprenant, un investissement cognitif et affectif (ex. transfert des apprentissages dans une situation concrète) qu’un examen à choix multiples, par exemple, permet peu.
Une évaluation est considérée comme authentique lorsqu’elle comporte les éléments suivants (Guy, Trousse 8, p. 8) :
– elle permet de juger l’habileté de l’apprenant à réaliser des tâches intellectuellement significatives ;
– elle permet que l’apprenant puisse démontrer ce qu’il sait faire, ce qu’il a appris ;
– elle place l’apprenant face à un large éventail de situations qui traduisent les meilleures activités d’apprentissage, des situations riches et stimulantes (ex. projets, essais, discussions) ;
– elle permet à l’apprenant de travailler, d’améliorer et de peaufiner sa réponse (produit ou processus) ;
– elle utilise des critères pour apprécier la qualité de la réponse.
La collaboration en contexte d’évaluation
Selon le Lexis Larousse (2009), la collaboration signifie travailler de concert avec quelqu’un d’autre (co et laborare pour labeur) pour élaborer en commun une solution négociée et consensuelle (p. 370). La responsabilité est conséquemment globale et collective. Chaque membre du groupe apporte de l’eau au moulin, les interactions sont constantes et ce sont les actions collectives qui permettent l’atteinte de l’objectif commun. La collaboration s’articule donc davantage autour des notions de coresponsabilité et d’imputabilité. Une fois le travail réalisé, il est impossible de déterminer le travail fourni par chacun.
Dans un contexte d’évaluation, la collaboration comprend à la fois une portée interactive et une portée constructive. La portée interactive permet aux apprenants de mettre en commun leurs connaissances et leurs compétences. De plus, grâce à leurs complémentarités, échanges, débats, reformulations et prises de décisions, ils parviennent à identifier la meilleure façon de réaliser la tâche ou de régler une situation problème de la façon la plus optimale qui soit.
La production d’un travail commun (ex. énoncé de projet, chorégraphie, pièce de théâtre) dans lequel existe une grande interdépendance des apprenants ou d’un examen en deux phases (two-stage) figure parmi les outils qui se prêtent à une évaluation collaborative. Par la même occasion, et selon les objectifs d’apprentissage poursuivis, l’enseignant peut aussi évaluer une part du travail réalisé en collaboration de façon individualisée ou recourir à l’évaluation par les pairs.