L’heure du bilan…

Le présent travail est le dernier billet concernant la formation FIDEE. Il s’agit du bilan, question de faire le point de ce que j’ai vécu et d’en arriver à une décision face à mes démarches vers la direction d’école.

Je rappelle les deux missions que je m’étais donné lorsque j’ai entrepris cette formation. Il s’agissait de :

  • Explorer la profession de directeur d’établissement
  • Me situer au regard de cette profession.

Le contexte pédagogique de la formation était tout à fait propice à la réalisation de ces deux missions. Les différentes activités proposées permettaient de survoler les nombreuses tâches d’une direction d’école. Les études de cas, mises en situation et les lectures étaient pertinentes et permettaient la construction d’une certaine représentation de ce qui attend une jeune direction d’établissement.

La dynamique du groupe est un élément essentiel du programme FIDEE. Les échanges, les discussions, les opinions différentes forcent les remises en question. Ce contexte particulier permet de percevoir la variété d’individus que nous sommes. Elle permet aussi de prendre conscience des expériences, toutes aussi différentes, qui nous ont forgé.

Les échanges m’ont ramené au fait que je ne suis plus un enseignant, mais bien un conseiller pédagogique. Même si au fond de moi, je me sens encore l’âme d’un prof, je n’en suis plus un. Et c’était avec la perspective d’un conseiller pédagogique que j’ai amorcé l’exploration de la profession de directeur. C’est un point de vue tout à fait différent de celui d’un enseignant.

Le stage d’observation est sans doute l’activité la plus authentique de toutes. Elle nous baigne dans la réalité d’une direction d’école. Elle nous permet d’observer des fonctions de travail réelles relatives à ce poste. Elle développe, dans une certaine mesure, une compréhension de certaines nuances des tâches de direction qui serait très ardue à expliquer.

Le stage a cependant des limites. L’observation n’est pas l’action. L’expérimentation ne peut pas être remplacée. C’est pour cette raison qu’il peut être intéressant d’accepter un poste de direction par intérim.

Le stage est cependant l’activité qui m’a procuré le plus profond inconfort. Quoique je sache que mon hôte était tout à fait à l’aise à se faire observer, j’avais l’impression de jouer les voyageurs.

Étant une personne d’action, la position d’observateur passif prenant des notes, m’a laissé un arrière-goût difficile décrire : une espèce de sentiment d’inefficacité ; de perte d’un temps précieux nécessaire à mes fonctions habituelles. Il ne faut pas croire ici que je remette en question la pertinence du stage. Je veux simplement exprimer le sentiment personnel ressenti lors de cette activité.

Le journal de bord et le portfolio sont les activités qui m’ont procuré le plus grand plaisir. Ils permettent de consigner des traces pertinentes et d’amorcer le transfert des compétences acquises vers celles qui seront nécessaires dans la fonction de directeur d’école. C’est un exercice difficile qui semble sans fin mais qui amène une réflexion d’une grande profondeur.

Au quotidien…

Après avoir vécu toutes ces activités, j’en retire un bénéfice certain. J’ai une meilleure compréhension du travail d’un directeur, ce qui me permet de mieux me préparer à intervenir auprès des directions. Les quelques notions de management abordées me permettent de mieux coordonner les différents travaux de production de cours en ligne. Les différentes informations apprises concernant les encadrements légaux me permettent de planifier la formation pour le programme Exploration de la formation professionnelle dans un plus grand respect des rôles de chacun.

La plus grande leçon à tirer du cours FIDEE est :

« tout n’est que relations ».

Et c’est dans cet esprit que je poursuis mon parcours. Le contact avec les autres est souvent la clef d’un projet réussi ou échoué. Je déploie donc de grands efforts pour créer et maintenir les relations.

La décision

À la fin de ce parcours il est temps de décider si je poursuis ma démarche vers la fonction de directeur. C’est une décision difficile à prendre. À travers les différentes d’exploration, je me suis reconnu de nombreuses qualités d’un directeur. Je me suis aussi trouvé de grandes lacunes.

À travers la démarche FIDEE, j’ai aussi redécouvert le travail que je fais présentement et que j’apprécie grandement. Ce travail qui me permet de servir l’ensemble des petits Québécois, qui me permet d’innover sans cesse, qui me permet de côtoyer des gens d’éducation des grandes qualités et qui me donne le sentiment d’être unique. (Cela est un peu prétentieux, mais nous ne sommes tout de même pas nombreux à concevoir la formation en ligne pour enseignants…) Je ne crois pas que présentement l’emploi de directeur d’établissement puisse me procurer une satisfaction comparable.

La fonction que j’occupe aujourd’hui est cependant très loin de la réalité du terrain, du contact avec les élèves au quotidien, du sentiment d’avoir pu faire la différence pour un enfant. C’est pour cette raison que je repousse dans le temps la poursuite de ma démarche vers la direction d’établissement sans toutefois l’abandonner.

Lorsque j’aurai terminé mes travaux au MELS, que je ne baignerai plus dans de nombreux projets spéciaux, je ne crois pas que la fonction de conseiller pédagogique sera suffisante. J’aurai besoin de nouveaux défis et d’avoir le sentiment d’une influence réelle sur le changement. À ce moment, je serai prêt pour la direction d’établissement.

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