Avec l’arrivée de la Réforme, on remarque que la population enseignante engagée dans ce processus commence à souffrir d’embonpoint pédagogique.
Les enseignantes et les enseignants sont invités à suivre de nombreuses formations sur différents sujets: la situation d’apprentissage et d’évaluation, la pédagogie de projet, le portfolio, le travail coopératif, l’évaluation de compétence, l’accompagnement… Souvent, les enseignantes et enseignants ne réinvestissent pas ce qu’ils ont appris dans leur pratique. Ou, s’ils le font, ils se sentent écraser par la lourdeur de la tâche. C’est ce que mon ami Stéphan appelle de l’embonpoint pédagogique.
L’embonpoint pédagogique se produit lorsque les savoirs ingurgités se transforment en gras au lieu de produire du muscle. Dans ces conditions, on n’a pas le goût de bouger, et, si on bouge, on sent tellement de lourdeur qu’on est écrasé par la tâche à accomplir.
Cette situation se produit lorsqu’on tente de changer son alimentation. On mange de nouveaux nutriments mais on oublie d’arrêter de manger ceux que l’on mangeais avant: On mange des Omegas-3 et on continue de manger des gras trans. On grossit, on sent la lourdeur, on recule et on ne bouge plus.
Intégrer les nouvelles pédagogies à sa pratique ne signifie pas les ajouter à celle d’avant. Ce qu’il faut faire, c’est remplacer graduellement des pratiques moins efficaces par de nouvelles dans le but d’amener les élèves à apprendre.
Plusieurs enseignantes et enseignants ont dit qu’ils n’avaient pas le temps de faire des projets en classe. Ces enseignantes et enseignants ajoutaient la pédagogie de projet à leur pratique et ne retiraient rien. Tout devenait lourd, ces gens souffraient d’embonpoint pédagogique.
Commentaires récents